Seins, nez, lèvres, fesses… La chirurgie esthétique n’est guère regardante quant à la partie du corps sur laquelle elle s’attarde. Au point de s’intéresser désormais de plus en plus aux parties génitales, notamment féminines. Une mode à laquelle la pornographie n’est pas étrangère.
Ce fut longtemps considéré comme de la chirurgie réparatrice avant de verser récemment dans la médecine du bien-être. Il n’est plus question ici de reconstruction de l’hymen pour réhabiliter la virginité ou de vaginoplastie consécutive à un accouchement mais de lifting du vagin ou encore de rehaussement du point G aux incertaines promesses de plaisir. Une mode en plein essor aux États-Unis et en Grande-Bretagne, mais aussi en France.
L’influence du porno
Le premier élément déclencheur de ces interventions est l’ignorance, explique la sexologue Nathalie Suzanne au magazine Elle Québec. « Le sexe féminin demeure un objet mystérieux. Car, contrairement à l’homme qui, très tôt, examine son pénis et peut le comparer, une femme peut passer sa vie entière sans voir sa propre vulve ». Or, c’est justement cette partie de l’anatomie qui se retrouve exposée en grande pompe dans la pornographie et devient ainsi une référence difficilement contournable.
Mais cette pratique demeure encore relativement mal documentée, notamment concernant les risques qui sont souvent minimisés. Dans le quotidien Le Temps, le Dr Anne-Thérèse Vlastos explique à propos de la labioplastie que « même quand l’intervention est parfaitement exécutée, il existe bel et bien des risques de complications, de douleurs résiduelles, de pertes de sensibilité. Une cicatrice est une cicatrice et la vulve un organe qui a besoin de préserver la plus grande souplesse possible. ». Mieux vaut donc y réfléchir à deux fois avant de s’engager dans cette voie.